vendredi 25 mai 2012

grandes et basses pressions (suite )

en partie   pour un Mon Sieur  , le  nez  dans  les étoiles


 Quand  je  vous lis  m'écrire  "vous devriez  ranger votre  chambre "  je  croirais entendre mon père , adepte -au combien - du classement  autre  que vertical .

Quand  je  m'entends  dire "lève les pieds  quand  tu marches " , c'est ma mère qui parle .

Mais de toutes les  voix familiales que  je préfère  c'est  celle de ma  grand -mère  qui me laissait m'asseoir  sur le lino tandis qu'elle pédalait sur  sa machine à coudre  en me  laissant  la boîte  à boutons . Il y avait  les   boutons  classiques  , des  gros et des petits , de toute les  couleurs , récupérés  sur les  vestes  , jupes , manteaux  et pulls  usagés .
Ceux ci avaient été détricotés et retricotés  avec rayures et motifs  colorés .
Il y avait  les  boutons de nacre et ceux des  chemisiers  recouverts de tissus , des  boutons en  fleurs et d'autres en coccinelles ....
Ce sont ces moments là  qui ont participé  à me construire ; ceux  là et ceux   , moins fréquents , avec le grand père Thibaudat  qui me laissait regarder et toucher sa  collection de timbres , les redessiner  sur un papier   alors qu'il  cuisinait  un chocolat   mi eau  mi lait ou des petits  pois  trop salés .

 Je me dis  maintenant qu'il a manqué  une  génération  dans  l'éducation (pas l'enseignement scolaire )  qui fait que  je suis  ce que  je  suis devenue .

Le texte  d'hier  était  une  façon  de tourner un paquet de pages ; certes  je  ne pourrais les fermer  complétement   non seulement  parce qu'il y a  encore  une enfant  jeune  mais aussi  pour les failles et mes  fissures  ouvertes ou réouvertes  par  20 années où l'individu  a sondé , cherché , fouillé  pour ouvrir  grand  les  fontaines  à larmes  et  manque  d'estime de soi , celles des peurs et des pleurs .

L'aspect  un peu  caricatural   de l'écrit précédent  est  façon de rire  d'un vécu , façon aussi de le mettre à distance  même  si rien  n'est  vraiment  fini  parce que  ces  gens  là ....  ne lâchent  jamais  prise  et encore moins emprise .

 C'est  une  façon de  ne  pas leur dire "à Dieu"  mais plutôt "crève   bon dieu "   car  je   recommence  à  vivre , à pouvoir  m'envoler  à  nouveau car  rien  n'est trop  beau  pour  nous   et  j'y  crois  ,pour plus d'un instant . Je  n'appartiens pas  à ces  gens  là !
 J'avais eu   le  bon  bus  mais l'adolescence  finie  j'en suis descendue et  j'ai cru  bon prendre le premier TGV mais  je  n'avais pas su voir  sans arrêt  jusqu'au  crash .
L'individu  a oublié le "Tippex" ... il faut  faire avec .:(

Depuis  j'ai fait des rencontres   pas  conventionnelles , de celles qui construisent  et reconstruisent
Maintenant   ne suis pas  montée  dans le  bon  train mais  dans le  bon avion , n'en déplaise  à certains et s'il arrive  que d'aucuns  estiment que pour s'assembler il faut  forcement se ressembler  il est un  autre proverbe  qui préconise  que les  contraires s'attirent .


 

Je vais  peut  être ranger  ma  chambre , du  désordre  mais tant de stabilité , oui  je sais ; mais  si  le linge sur le séchoir  et les mites dans le placard  c'est une  solution  qui fait que je  sais où sont les  choses .
Il faut au moins  faire de la place sur  l'autre  moitié du lit  :)

 La vie   est un livre qui s'écrit  jour après  jour ; ce n'est pas  parce j'ai trouvé saumâtre  un quart  de l'histoire   qu'elle  m'a  laissé  amère  car de cela on  ne se relève pas . Les pages  d'une  histoire  cela  ne s'arrache pas  car  cela reviendrais à  vouloir jeter  ce qui a été  écrit avec d'autres , les enfants  qui dans  le trajet   m'ont accompagné  et sont  toujours  là ... juste à côté

 L'ironie  du petit mot d'hier  cachait  mal peut être  ce qui  quelque  part  recèle  encore de la souffrance  mais  un trait  à la règle  est tiré  et  en parlant des avions  j'ai commencé  à écrire  le tome suivant .

 La tête  dans les nuages , le  nez  levé aux étoiles , le  souffle du  vent dans les  branches ....








mercredi 23 mai 2012

grandes et basses pressions

  Je  ne parle pas du temps qu'il fait  mais  du moral  qui fait  que  s'il y avait un instrument de mesure  il ne saurait plus  où donner de la tête .
 Les zones  de hautes pressions   contrairement aux phénomènes  météorologiques  entraînent orages et pleurs , les  zones de dépressions .... pleurs  et  tornades intérieures .

En ce moment  le temps  n'est pas au sec  à la maison  et  si  ce sont  souvent des  torrents de larmes  ce  ne sont pas  eux qui  débordent  mais  les  paperasses , les documents administratifs  .
Après avoir envahi  le  bureau ,  le dessus du meuble de l'entrée  (où selon Gad  el Maleh  on dépose dans un saladier  la  vis   qui reste après avoir monté le  meuble en  kit  et les clés de  valises  ayant rendu l'âme depuis longtemps ) *, l'étagère de la  cuisine , la table  de  nuit  .... la marée  noire  de l'encre  bureaucratique  a attaqué  une  bonne moitié de mon  lit .
 Comme il  n'y a plus  de digues  la dernière de mes filles dit que je colmate **
le matin  à l'heure du petit  déjeuner .... joli mot   pour signifier que je "comate " entre 2 anxiolytiques et un antalgique , en attendant le suivant .

 La prochaine revue  féministe  trouvée   chez un médecin et qui me  vante  les avantages  de la  vie  de la  femme  , mère de famille monoparentale , qui  a un veek end sur  2 , la moitié des vacances  pour  prendre son temps , essayer un  nouveau -ou plusieurs - jules  (qui ne s'appelle pas  Jules ) histoire de savoir si  noter son  numéro de téléphone  vaut la peine.... tout ça en sachant que  ce n'est pas la peine de courir  mettre les  gosses à  la garderie de l'école  dès potron minet  avant de se remettre  sous la couette avec  croupissants et chocolat  chaud ... et  bien   je lui fait  bouffer les pages de l'article  à la pseudo   journaliste  qui a  écrit ces  lignes !
Dans  la  vraie  vie , pas  celle de la télé (même  télé réalité ) ,  monsieur  ne se présente pas pour prendre ses mômes  et toi  tu  fais  du  24h/24 , 7j/7 , 365(ou 366) jours par an  pendant que lui   trie sur  catalogues internet les pseudo 90/65/90
 Moi  je n'ai  jamais pu aller  me dorer la pilule   sur le  bord  d'une piscine  à Djerba (et ce  n'est pas la pilule qu'il  faut mettre dans la  valise  mais les préservatifs ... ça protège de tout  parait  il ; même du  grand  amour  que la  midinette est persuadée d'avoir trouvé avachi dans le transat  à côté  d'elle ?) ou Palavas  ****

 Bon assez  ronchonné , je préfère rester avec les enfants que  de les entendre
"Papa  il  m'a promis  la dernière   console   machin  chouette  même  qu'elle  vient quand on la siffle "
ou nettoyer  au jet  l'anorak  plein de  vomi mélange frites -ketchup- glace - chocolat fondu  qu'il a  jugé malin de leur faire ingurgiter  avant de les    poser sur le  fauteuil du grand  huit  à la  foire  pour 3 tours en continu

 Le pire  c'est quand elles  vous sortent tout à trac " tu sais , avant  Natacha  qu'il a  emmenée  en boîte  pendant qu'il nous a laissé regarder ce qu'on voulait  à la télé , il y a eu  Coralie  qui  nous a appris  à faire des  bulles avec les  chewing gums (à c'était  ça  les noeuds dans les  cheveux   qui m'ont  valu 3 heures de hurlements ) ... et puis la mieux  c'était ...."
Bref "dans la vie, au début on naît, à la fin on meurt, pendant ce temps là, il se passe des trucs"  entre leur père qui veut paraître  jeune  et  les moments  où il a un plan cul  régulier  j'aime  mieux  qu'elles  ne sachent rien . 


 Les problèmes  commencent quand  il se manifeste  après   x temps de silence radio ; les gamins  ce ne sont pas des poupées en plastique  que l'on prend   quelques  jours  quand on  veut  se donner  l'ait d'un père attentionné  et que l'on  jette le reste  du temps 
 L'autorité parentale ça  ne se se limite pas  à la  mise sous enveloppe  (encore  faut il y penser )  d'un chèque de 80,00 euros et puis  basta .


 Alors là , la  maman monoparentale  elle ajoute  les tracasseries  et les invectives , les  lettres comminatoires  et les  gamins qui stressent , qui ont mal au  ventre ,  n'arrivent pas  à rester  concentrés en cours ...aux  factures qui traînent  et au dossier urgent  qui  est sous le lit depuis 3 semaines  et que la serpillière  vient de sortir .


 Mieux  vaudrait en sourire qu'en pleurer .


** effectivement  je colmate  un certain   nombre de brèches ...

*  au fait , comment sait il celui là que  j'ai  un  saladier  "des  fois que  ça serve " ?

*** ou tout autre destination  proposée  sur les pages des revues d'agences de  voyages avec  jeunes  gens  bronzés  et souriants .  Avez  vous souvent  vu des   chauves  bedonnants  et des  vieilles à peau  flasque   ballottant   sous les  bras ?  je  ne développe pas  davantage  les descriptions pour laisser travailler  votre imagination )


vendredi 11 mai 2012

avions et aéroports (1)

Rentrée  le 23 avril  par le vol Sétif-Lyon  d'Air Algérie  j'ai  , comme d'habitude , passé une  grande partie du temps de vol  le nez au  hublot .
Par chance  je suis  à chaque fois installée  à côté de cette fenêtre ouverte sur le ciel  et  j'en profite pour regarder  ce qui  passe  sous les ailes .
Le survol de l'Algérie entre l'aéroport  "8 mai 1945"  et la côte  méditerranéenne permet  d'observer dans un premier temps  les champs et les fermes  qui enserrent  la ville , s'immiscent entre  certains  quartiers  de celles ci  et entourent les villages environnants .Parcelles vertes  de blé  en cours de croissance , terres brunes ou ocres , lacs formés par des retenues  d'eau .
Très rapidement  nous  voilà dans les  nuages , traversant leur  brume  puis  au dessus de ceux ci .Que ce soit  Boeing ou Airbus  l'altitude de croisière  de ces oiseaux mécaniques  est  de l'ordre de 10 000 mètres .
Sur Air Algérie   la flotte est composée  d'avions  Boeing de la série 737-800 tandis que  la compagnie Aigle Azur  a choisi Airbus .Les A320 sont  les concurrents  des Boeing 737 et  j'ai un faible  pour ceux ci .
 Leurs pièces sont fabriquées en Allemagne , au Royaume uni  ou en Espagne , en France  avant d'être assemblées  à Toulouse .
Rien ne vient  des pays de Savoie ....  ce n'est  donc pas une question de chauvinisme  :) .
Airbus  c'est un coup de coeur .


Le temps de traverser  la mer  est partiellement  occupé  à manger le contenu d'un plateau repas  et si  je devais faire un comparatif  des 3 compagnies aériennes  utilisées  ces derniers mois  le premier prix  reviendrai  à Aigle Azur : plat  chaud  ou petit déjeuner  roboratif  contre  2 toasts  et une tartelette pizza  froide et rassie , fromage contre "vache qui rit " , produit laitier et compote  contre salade de fruit en boite répartie  dans des  alvéoles  plastiques et réduction industrielle  sans saveur , café ou thé  contre ...rien , bonbon à l'atterrissage contre...rien
Ne serait ce que  sur le plan  restauration  il n'y a pas  débat .

Swiss (ex Swissair) qui m'a permis de rejoindre Londres  est  disqualifiée  pour cause  d'économies  drastiques : repas composé  d'un sandwich  où je cherche encore  le fromage  entre  2 moitiés d'un mini pain viennois . Quand le départ  d'Heathrow  se fait à 16h30  après  plus d'une heure de  transport urbain  et  la traversée  en courant  de tout  l'aéroport  pour rejoindre le terminal de départ (35 minutes de déplacement  indiquées  sur le panneau  du point d'accueil .. pour personnes se déplaçant  normalement ) et l'arrivée  à 22h 30 à Satolas  suite  à la suppression d'un vol  je vous jure  qu'il y a de quoi regretter  de ne s'être nourrie que d'un yaourt le matin et d'un cupcake  en guise  de déjeuner .
A leur décharge  il  me faut  avouer  avoir savouré le carreau de chocolat suisse  distribué  à chaque  vol , soit 4 carreaux en tout  puisque j'ai à chaque fois  fait escale  à Zurich .
Ni Lindt  ni chocolat Rayon  mais  du chocolat SWISS tout de même !


 J'en reviens à mes moutons : les nuages  masquaient  la côte algérienne  ce  jours là  alors qu'à l'aller les découpes  du littoral étaient  visibles dans la pénombre  qui s'installait . Il est vrai que  nous étions en pleine  phase de descente  : de Bejaia (ex Bougie )  à Sétif  il n'y a qu'un peu plus  de  100-120 km .


 En arrivant vers la côte française  la côte  était   observable  avec à l'Ouest  les Pyrénées .



Le couloir aérien doit   être  un peu plus occidental  que  celui pris  une  fois précédente dans le sens  Lyon -Algérie   car  cette fois je n'ai repéré le Rhône que plus loin  de la côte  , après avoir survolé  ce que  je pense être les  Cevennes  et 1 volcan  égueulé (2 éruptions successives ) peut être à hauteur du Cantal .
L'avion tire vers l'est  et voilà le Rhône, des affluents dont les eaux  d'un vert  de chataîgnier à l'ombre  se distinguent  de celles  du fleuve   où elles  tracent une trainée .

 Zones pavillonnaires  avec ou sans piscines   faisant des taches rectangulaires du  bleu sulfate de cuivre  au  vert d'eau en passant par  les turquoises  en dégradé


 Champs labourés   passant par toute une  gamme de bruns ,  certains  sont déjà en  cultures  ... pointillés  denses de vert  ou jaune  sale   sur toute la surface  quand il s'agit de colza .

 Un hémicycle romain et des  bateaux "promène touristes " sur le Rhône : sans doute  Vienne  avec tout proche le site de Saint Romain en Gal .

 Nous continuons  à virer  et les étangs des Dombes  passent sous les ailes ; certains sont vidés , prêts à être curés , tous les poissons ramassées


 "Gardez  vos ceintures  jusqu'à l'arrêt  total de l'avion "
 Saint Exupéry :"Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé..."

jeudi 10 mai 2012

je déteints ....

 je déteints ... pas au lavage  mais avec  l'âge  .

 L'aînée de mes filles  faisais une randonnée   La Féclaz - Croix du Nivolet  aujourd'hui  , avec une carte  et  5 autres élèves dans le cadre du cours  d'EPS







Objectifs : arriver à  bon port , ensemble et  en un minimum de temps .

 Là où certains de ses  frères se seraient contentés  d'un "ta gueule et  marche "  avec  (éventuellement ) récupération de la  gourde  (d'eau )  de celui ou celle  qui renâclait  elle a fait la montée avec une relative diplomatie  , allant  jusqu'à confier  la carte  à la  "blonde "  qui  cherchait un autre chemin  et a même  , si  j'en  crois ma demoiselle , envisagé  de grimper ailleurs ... "jusqu'aux  Charmettes  peut  être " !!
Non , elle n'a pas  le sens de l'exagération !


Confiance limitée  tout de même  puisqu'à l'approche de la falaise  elle  a repris  sa route  et la carte  à la "fausse  blonde  en plus " ...[tout est dit  en ces quelques  mots  :) ] et  a repris son chemin .La descente  ne fut pas  des plus tranquilles  la "blondasse "  n'ayant  -si  j'en crois ma fille - pas eu la décence  de se taire    à propos  du chemin à suivre   ainsi  qu'au sujet de son maquillage qui coulait  .... il ne faut pas donner les  verges pour se faire  battre !

Ma  fille est  rentrée  encore écumante  ou presque  , le trajet en car  jusqu'au lycée  puis  celui  jusqu'à la maison  n'ayant pas suffit à  faire tomber la pression  dans sa cocotte minute interne .
 Je  ne ferais pas l'énumération des épithètes  choisis  auxquels  j'ai eu droit  pendant son récit ; épithètes et mots d'oiseaux   propres à notre cercle familial .

Caractère acquis ou inné  ?  le vocabulaire est acquis  c'est certain , la "patience " face  à celles (ou  ceux )  qui  "chougnent ", aux  "gnangnoules "... inné  avec  renforcement acquis  sans doute .
  
Autant elle peut être patiente  avec  ceux et celles qui ont une raison qu'elle estime  valable ( asthme  par exemple , quand  ce n'est pas sa soeur )  autant  elle peut être  virulente  avec  les gourdes  qui ne font aucun effort  et vont même  jusqu'à faire  porter leur sac  .
 Une adepte du  "marche et tais toi"   que dans   l'exaspération  elle   irait peut être  jusqu'à transformer  en "marche et crève ".

 Autant l'avouer tout de suite  je  sors du  même  bain  et si , parfois et dans  des conditions  bien précises , j'arrive à  arrondir  un peu les angles  mettre des gants n'est pas  un mode de fonctionnement qui m'est  naturel .




Les mots  me sortent souvent de la bouche  avant que d'avoir eu le temps de les penser  et  les  filtrer .




 Voilà une de nos limites  filialement et fraternellement  partagées .J'entends encore  mon Loup  au retour d'un camp pionnier  dans les Hautes Alpes , je m'entends  plus souvent qu'à mon tour ... la dernière fois  c'était sans doute   dans les escaliers  qui permettent de monter à la Bastille  grenobloise  " monte et tais toi ; tais toi au lieu de râler  ... si tu fais de l'asthme  tu ne viendras pas te plaindre  "
En arrivant sur  Grenoble  la Puce avait  dit:  "je veux  monter là haut"; elle pensais "les  bulles " , moi je n'ai même pas envisagé leur existence !
 Bon , j'ai été raisonnable ;nous  nous sommes arrêtées à hauteur du musée dauphinois .... uniquement  pour être à l'heure en rejoignant Petzouille sur le campus :)

Il y a des situations , comme  l'effervescence  agacée   de ma demoiselle  quand elle a passé la porte , qui font  revenir  certains  souvenirs
Il m'est arrivé  aussi d'entendre  piques et  réflexions ,même de rester "à vache "  en grimpant   sur l'aiguille de l'M  :"- tu montes !!! 
                                                         - j'monte pas "
 Je suis quand même montée .

 Je n'en suis pas morte  et à entendre  mes enfants (la leçon est rentrée dans leur tête  )  je me  fais moins de soucis pour mes éventuels  futurs petits enfants
 Ils apprendront  peut être "qu'ils skient  comme une patate " , que "si tu  tu ne fiche  rien -sur le plan  des études "  tu pourras toujours porter  des moellons " .... Il n'y a pas de sot métier  et  maintenant  on ne peut plus  les envoyer "en champs aux  vaches " .

 Dois  je le dire  ?

Je les aime comme cela mes enfants  !

 S'ils étaient des "faces  de cul "  , hypocrites  et mollassons, menteurs  et tire au flanc *, habiles à tirer profit  des autres à leurs dépens , geignards et  hypochondriaques  ....
.... j'aurais nettement  moins de patience .


* cela ne veut pas dire  qu'ils  ne sont pas  tentés pas ces  chemins de traverse   communs à bien des  humains  mais  j'essaye  de rectifier ... avec toute  la conviction  et  la diplomatie  dont  je suis capable  (et  la force donnée par  la  colère  quand   j'explose )

samedi 5 mai 2012

rue du Faucigny

De retour hier j'ai rencontré la poule qui picorait dans son cylindre de grillage .
En roulant devant l'APEI ma petite dernière m'a dit "c'est beau Chambéry le haut " et  je lui ai donné raison : toute cette végétation est agréable .








Rentrer , retrouver mon lieu de vie , les  voix  des enfants dans la montée , bavarder  avec la voisine  assise sur les escalier , un voisin qui a tenu la porte pour que je puisse  traîner  ma valise dans le hall et qui souriant  me demande
"bonnes vacances ? "  c'est sympathique .
Dans mon carré de terre  la menthe  est ressortie , remplaçant les tulipes  et les perces neige .


Quelques graines de courge  et au hasard  des germinations des graines  récupérées l'an dernier j'aurai peut être  un peu de tomates et de courgettes .
Des boites de plastique  transparent  vont me servir de serres .



Le quartier  c'est aussi cela .
Samra  à Sétif  utilise  le terme "village " -prononciation  [villege ] car  l'écriture "a"  se dit  "è" - pour désigner une cité d'immeubles .


Notre quartier  est une forme de village où le commerce  n'est pas  conventionnel .
Les revenus journaliers  des  vendeurs  de stupéfiants  sont sans doute supérieurs  à ceux  du boulanger .

J'ai lu tout à l'heure chez le médecin  un article d'un Marianne  de l'an dernier  qui traitait  de ce type d'activité dans les banlieues ; les "salaires" sont  fixés  en fonction de la prise de risque  et   même pour les  dealers , leurs sous fifres et leurs  grossistes  le "métier"   ne leur permet  plus de rêver  et la mort  attend les caïds au tournant pour une dette , la réclamation d'un remboursement , un territoire ... à faire pleure dans les chaumières .
Ce que  j'ai trouvé intéressant  c'est la parole désabusée  des policiers  dont les paroles  ont été retranscrites
"On a perdu la guerre " car" il y a dysfonction du système  judiciaire " : -transformation de peine de prison  de 4 mois  en 4 mois de "bracelet "(et l'on a bien vu  ici que  les jeunes concernés  n'étaient pas particulièrement gênés pour poursuivre leur activité illégale )
- procès  n'ayant toujours pas  eu lieu  au moment du "dézingage " d'un propriétaire en liberté provisoire  de territoire  de vente (coût  allant  jusqu'à 250 000 euros  en région parisienne ou sur Marseille ; combien chez  nous ? ) 4 ans après  son arrestation  pour meurtre supposé  d'un concurrent
 La situation n'est  pas dégradée  à ce point  dans  notre environnement  proche ; une zone de non-droit  n'est pas  installée et institutionnalisée , ancrée dans le béton .
Pas de règlements de comptes tels ceux  qui ont été relatés  entre bandes marseillaises  ces derniers mois .


Il y a des activités délictueuses  mais il faut relativiser ; nous pouvons être  bien ici .
Il n'est pas question de se voiler la face , de se mettre  sous niqab , pour ne pas vouloir voir la réalité :  ce qui se trafique sous  nos fenêtres ou dans certaines entrées des montées  est de  l'ordre des faits  observables ,analysables , interprétables à la lumière  de ce qui est connu sur le sujet .
Ce n'est pas parce qu'il y a pire ailleurs qu'il faut  "accepter" car  il s'agirait là  d'un consentement forcé  par l'impossibilité   de loger  dans  un quartier ou  la délinquance  est moins visible  ou d'un autre type .


Il faut  sauver ce qui peut l'être  et réfléchir  à ce qui peut être fait pour infléchir  la tendance .
J'ai des idées plein la tête  mais  ne sais pas  par quel  bout  commencer .